Jardiniers de Tournefeuille

« Nous sommes tous responsables d’un petit bout de terre ! »

Le journal des coquelicots tournefeuillais - juin 2020

Jeudi 4 Juin 2020

Pas d’informations locales particulières à mettre sous les dents des râteaux. Nous avons pu pendant ces deux mois constater qui si les humains étaient confinés, la nature, elle, s’éclatait. Des coquelicots et autres fleurs sauvages partout, des concerts de volatiles…. Cela nous montre que tout n’est pas perdu et si nous savons lui faire une place la Nature est prête à nous accompagner. Cependant toute cette végétation ça faisait désordre et on ne sait jamais qui se cache dans ces hautes herbes. Donc les roto-fils sont passer à l’attaque et heureusement l’ordre revient.

Profitant de la crise du covid-19,  l’agriculture industrielle à la manœuvre.

Le syndicat agricole majoritaire, qui a l’oreille du ministère, aidé par certains distributeurs, les industriels impliqués dans cette agriculture ont été à la manœuvre pour imposer leur vision d’une agriculture à la française et tenter de détricoter la réglementation sanitaire et environnementale :

-Le 22 avril, les fédérations agricoles bretonnes ont demandé au Président de la République de “libérer la compétitivité française” des “contraintes de la surrèglementation [qui] asphyxient la production”.

- Encouragés par le Ministère, des syndicats agricoles ont déposé, en pleine crise et sans concertations réelles, des chartes leur permettant de réduire de moitié les distances nationales minimales entre les zones d’épandage de pesticides et les habitations, pour certaines cultures. Ce qui revient à pratiquement les supprimer.

- Le 6 mai les coopératives agricoles françaises demandaient sans scrupule le report d’une des mesures centrales du quinquennat sur les pesticides à savoir la séparation de la vente et du conseil (une mesure qui aurait dû être appliquée depuis bien longtemps déjà).

-Cette crise a fait apparaître au grand jour, avec la fermeture des frontières,  la dépendance de cette agriculture à un prolétariat étranger exploité.

Les organisations environnementales réagissent

Greenpeace France – Le Réseau Action Climat – Les Amis de la Terre – Le CCFD-Terre Solidaire – Générations futures – La Fédération nationale d’agriculture biologique – La Confédération paysanne – Réseau CIVAM ont cosignés un document qui appelle à une autre agriculture :

Les organisations signataires de ce communiqué soutiennent tous les agricultrices et agriculteurs : personne ne doit être laissé de côté. Mais elles ne soutiennent pas tous les modèles agricoles. Plus que jamais, alors que le constat de la fragilité du secteur est à son comble, la relance à penser dès aujourd’hui doit être synonyme d’une transformation du système agricole et alimentaire pour créer des emplois dignement rémunérés, protéger l’environnement et la santé de tous. Ceci doit passer par une réorientation à 180° des aides agricoles vers l’agroécologie sans pesticide, et les productions diversifiées au niveau des territoires, et non par une agriculture 4.0. Cela doit également passer par un abandon pur et simple des systèmes d’élevage industriel lié à une forte baisse de notre consommation de viande industrielle, l’abandon des intrants chimiques, la protection des sols agricoles, la révision des règles commerciales et la fin de politiques prédatrices pour la souveraineté alimentaire des pays du Sud. Ce sont des mesures structurelles qui accompagnent une transition agroécologique et paysanne dont nous avons plus que besoin aujourd’hui.

Un progrès du côté de l’Europe

La commission européenne vient d’adopter  une belle avancée « De la ferme à la fourchette » Une stratégie qui fixe des objectifs concrets pour transformer le système alimentaire de l’UE, incluant une réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides et des risques qui leur sont associés et une réduction d’au moins 20 % de l’utilisation de fertilisants,

On peut se féliciter que la Commission européenne n’ait pas cédé aux sirènes des lobbies de multinationales ni à celles des partis conservateurs, tous ces acteurs qui auraient voulu qu’on arrête tous les projets environnementaux menés au niveau européen" a réagi l’eurodéputé PS Eric Andrieu, qui juge qu’"le projet "De la ferme à la fourchette" et le Pacte vert européen dans lequel il s’inscrit, doivent être une opportunité de mettre fin au système tel que nous le connaissons." L’élu audois souhaite par ailleurs que "les agriculteurs soient soutenus et accompagnés dans ce qui sera un changement important de leur travail et leur quotidien.

Un rappels intéressant

Moins de cancer chez les consommateurs d'aliments bio ?

Une diminution de 25% du risque de cancer a été observée chez les consommateurs « réguliers » d’aliments bio, par rapport aux personnes qui en consomment moins souvent. C’est ce que avait révèlé une étude épidémiologique menée par une équipe de l’Inra, Inserm, Université Paris 13, CNAM, grâce à l’analyse d’un échantillon de 68 946 participants de la cohorte NutriNet-Santé. Bien que le lien de cause à effet ne puisse être établi sur la base de cette seule étude, les résultats suggèrent qu’une alimentation riche en aliments bio pourrait limiter l’incidence des cancers. Des travaux complémentaires seront toutefois nécessaires pour la mise en place des mesures de santé publique adaptées et ciblées. Cette étude avait été publiée dans le JAMA Internal Medicine le 22 octobre 2018.