Jardiniers de Tournefeuille

« Nous sommes tous responsables d’un petit bout de terre ! »

Le journal des Coquelicots Tournefeuillais

Vendredi 20 Décembre 2019

L’actualité « Pesticides » est toujours bien fournie. Bien entendu pesticides et pertes de biodiversité sont étroitement associés  de même que pesticides et problèmes de santé publique. Mais pesticides et changement climatique sont aussi liés. Les pesticides en faisant des sols des supports de culture sans vie leur font perdre leur capacité à stocker le CO2.  Les coquelicots sont sur tous les fronts.

Le prochain « coquelicots day’s » l va tomber le même jour que le Téléthon, raison de plus pour nous mobiliser. Peut être d’ailleurs que certaines maladies auxquelles s’intéressent le Téléthon trouvent leurs origines dans l’utilisation des produits si délicieusement nommés « Produits phytosanitaires »

Pour alimenter les conversations quelques nouvelles du front. Vous verrez qu’il y a encore de la mobilisation à venir et de quoi à rester motivé (e)

Prévisions météo pour vendredi : quelques éclaircies, pas de pluie peu de vent, 4 à 5°

A la une le SDHI

SDHI est un sigle qui désigne les inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (en anglais succinate dehydrogenase inhibitor), des fongicides, une sous-classe de pesticides, utilisés dans l'agriculture. Les SDHI bloquent la chaîne respiratoire mitochondriale, ils sont connus pour leur toxicité sur les vers de terre (30 % de moins chaque année), les pollinisateurs comme les abeilles, les poissons, les grenouilles et sont un danger potentiel pour l'être humain et l'ensemble de la biodiversité.

Commercialisés depuis 2009 par les géants de la chimie tels que Bayer, Monsanto, BASF et Syngenta, les fongicides SDHI sont, en France, utilisés sur près de 70 % des surfaces de blé tendre, 80 % des surfaces d’orge d’hiver mais servent également pour la conservation des fruits et graines.

Mais ils sont aussi utilisés sur les terrains de sport pour lutter contre les champignons qui s’attaquent aux gazons spécifiques qui les constituent

Le 15 avril 2018, une tribune de chercheurs CNRS, INRA, INSERM est publiée dans Libération appelant à une suspension de leur utilisation.

En octobre 2018, l’Ong POLLINIS relaie l’alerte des scientifiques en lançant une campagne d’information citoyenne sur les risques posés par les SDHI, et une pétition demandant le retrait immédiat de ces fongicides en application du principe de précaution. La pétition rassemble plus de 360 000 signatures en novembre 2019. L'association diffuse également une vidéo-interview des lanceurs d’alerte Pierre Rustin, directeur de recherche au CNRS-Inserm, et Paule Bénit, ingénieure de recherche à l’Inserm.

L'ANSES donne en janvier 2019 un avis rassurant qui est critiqué.

Le 3 juin 2019, l'Ong POLLINIS et les chercheurs Pierre Rustin, et Paule Bénit adressent une pétition au Parlement européen, demandant une réévaluation d’urgence des SDHI et l'application du principe de précaution. Le Bureau des pétitions valide la conformité de cette requête.

Le 25 juillet 2019, l’ANSES publie un nouveau communiqué dans lequel elle affirme qu'« aucun nouvel élément n’est venu confirmer l’existence d’une alerte sanitaire qui conduirait au retrait des autorisations de mise sur le marché en vigueur, conformément aux règlements nationaux et européens relatifs aux produits phytopharmaceutiques », et « qu'il n’existe pas de données indiquant un impact de ces fongicides sur des organismes dans l’environnement. »

Un livre de Fabrice Nicolino, Le crime est presque parfait, sorti le 11 septembre 2019, enquête sur les dangers des pesticides et, plus spécifiquement, les SDHI

Le bras de fer continu et Fabrice Nicholino demande la dissolution de l’ANSES soumis d’après lui aux lobbys des industriels. Le 19 novembre 2019 la Commission Nationale de déontologie a considéré que l’alerte lancée était sérieuse et motivée.

A Tournefeuille ce type de produit est très certainement utilisé sur les terrains de sport. Dans le cadre des questions posées aux différentes listes constituées pour les élections, AJT et TAE vont demander un engagement sur leur suppression.

 

Arrêtés anti-pesticides : pour la première fois un tribunal administratif rejette une demande de suspension

 Vendredi 8 novembre, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) a rejeté la demande de suspension déposée par le préfet des Hauts-de-Seine concernant les arrêtés anti-pesticides pris par les maires de Sceaux et de Gennevilliers. Le tribunal estime qu'« aucun des moyens soulevés [par le préfet] n'était de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité des arrêtés en cause Raison ». Le juge a notamment pris en compte la situation locale spécifique.

Il s'agit d'une première s’est  félicité le collectif des maires anti-pesticides de synthèse et glyphosate. L’avocat qui défendait les maires : Corinne Lepage.

Quelques liens

https://www.actu-environnement.com/ae/news/pesticide-tribunal-rejet-suspension-34379.php4#xtor=ES-6

https://www.mediapart.fr/journal/france/131119/arretes-anti-pesticides-la-justice-se-contredit-face-des-maires-mobilises

 

Pétition européenne

Quatre-vingt-dix organisations représentantes de la société civile, issues de 17 pays européens, lancent officiellement une initiative citoyenne européenne demandant la suppression progressive des pesticides de synthèse d'ici 2035. « Si elle réunit un million de signatures d'ici à septembre 2020, la Commission européenne et le Parlement devront envisager de légiférer », indique Générations futures, qui fait partie des initiateurs de cette pétition, soutenue également par les Amis de la Terre, France Nature Environnement, Greenpeace France, Justice Pesticides ou encore l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf)… Les signataires devront provenir également de sept pays différents, pour que l'initiative soit acceptée et examinée par l'exécutif européen.

L'initiative, enregistrée par la Commission le 30 septembre dernier, demande à l'Europe d'« éliminer les pesticides synthétiques dans l'agriculture de l'UE de 80 % d'ici 2030, en commençant par les plus dangereux, pour qu'elle devienne 100 % exempte de pesticides synthétiques d'ici 2035 ». Pour y parvenir, elle demande un soutien des agriculteurs engagés dans des pratiques agroécologiques ou biologiques, une formation des agriculteurs et le financement d'une recherche indépendante. Les écosystèmes devront également être restaurés pour lutter contre l'effondrement de la biodiversité.

A nos claviers !!!!!!!

 

Quand il n’y en a plus il y en a encore

Néonicotinoïdes : malgré leur interdiction, ils sont régulièrement détectés dans des cultures non traitées

En 2018, l'Union européenne a pris un moratoire restreignant l'usage de trois néonicotinoïdes (la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame) sur les cultures attractives pour les abeilles. En 2018, la France a décidé d'aller plus loin en étendant les restrictions à cinq néonicotinoïdes (ajoutant l'acétamipride et le thiaclopride à la liste des restrictions) et à toutes les cultures en extérieur.

Malgré ces mesures, ces insecticides seraient encore présents sur des cultures non traitées et des fleurs sauvages, révèlent des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l'Institut national de recherche agronomique (Inra) et de l'Institut de l'abeille (ITSAP), dans une étude publiée le 28 novembre 2019 sur le site Science of the Total Environment.

Les chercheurs ont mesuré les résidus de néonicotinoïdes dans le nectar prélevé dans 291 parcelles de colza d'hiver entre 2014 et 2018, une variété qui ne doit plus être traitée depuis 2013. Pourtant, « l'imidaclopride a été détecté, chaque année, au total dans 43 % des échantillons analysés (48 % des parcelles), sans tendance à la baisse au cours des années mais avec une forte variation inter-annuelle », indique le CNRS dans un communiqué. En 2015, 5 % des parcelles étaient positives. En 2016, elles étaient plus de 90 % à contenir des résidus de néonicotinoïde. Le type des sols et les précipitations influeraient sur la présence, ou non, de résidus.

Les résidus persistent

Dans la plupart des cas, les traces détectées sont faibles (entre 0,1 et 1 ng/mL) mais, dans quelques cas, « les concentrations maximales dépassaient celles rapportées dans les parcelles traitées, allant jusqu'à 70 ng/mL ». Ces contaminations présentent un risque de mortalité non négligeable pour les abeilles (domestiques ou solitaires), les bourdons et autres pollinisateurs, souligne le CNRS.

Cette étude montre donc que les résidus d'imidaclopride persistent, se diffusent dans l'environnement, et peuvent se retrouver dans des cultures non traitées. Et elle plaide pour une interdiction totale des ces substances sur les cultures en extérieur.

Le ministre de l’agriculture vu par Nicolas Hulot

Nicolas Hulot a été auditionné par la commission citoyenne :

Nicolas Hulot est longuement revenu sur son passage au gouvernement. Son titre de ministre d'Etat, qui le distinguait de ses autres collègues ? "A part la symbolique, ça ne sert à rien ! Il aurait fallu un vice-Premier ministre qui ait autorité sur les autres politiques", a-t-il déclaré, avant de s'en prendre à son collègue de l'Agriculture, Stéphane Travert. "Si vous avez un ministre de l'Agriculture qui veut vous emmener là, s'entêter dans un mode basé sur des intrants absolus, avec des externalités négatives terribles, qui endettent les paysans de plus en plus, moi je n'avais pas en charge l'Agriculture donc à un moment ça le fait pas", a-t-il lancé.